Thursday, June 17, 2010

La balle et le drapeau: A bas les Bleus, vive la France!

Je ne suis pas un "footeux". Demandez moi d'expliquer le Principe d'Incertitude de Heisenberg dans la mécanique quantique, mais pas un 4-4-2. Mais tous les 2 ans, comme la majorité de mes compatriotes, je suis gagné par la fièvre footballistique. "Tous derrière les Bleus!" Etant à l'étranger cette année, je me sens d'autant plus investi de la mission de porter haut les couleurs de la France.


Pourtant cette année, rien n'est plus dur. Entre les scandales, les polémiques et les caprices, le bleu-blanc-rouge pèse lourd sur les épaules des supporters occasionnels.

Il y a bien sûr le cas Domenech, dont j'ai longtemps pris la défense. Jusqu'à jeudi soir, après la défaite cuisante face au Mexique. Ce match était l'illustration parfaite de ce qu'on a reproché ces derniers mois au sélectionneur : un entêtement d'âne bâté, une incapacité à tenir ses troupes et à fédérer ses joueurs. Aimé Jacquet, qui avait subi la vindicte de la presse sportive en 98 avait au moins su montrer qu'il pouvait taper du poing sur la table, rassembler son équipe et la mener vers la victoire. Au lieu de ça, Raymond nous a joué le numéro du petit garçon vexé, et s'est cassé la figure.

Toutefois, si notre sélectionneur n'est pas entièrement responsable du fiasco de l'Euro 2008, il ne l'est pas plus cette fois-ci. Il incombe aux joueurs de se regarder dans un miroir et d'admettre leurs erreurs. La liste serait trop longue et le procès de longue haleine. A certaines accusations on trouvera des circonstances atténuantes, d'autres resteront impardonnables, au premier rang desquelles le manque de passion des Bleus. En plus d'être une faute professionnelle, la complaisance d'Anelka en première mi-temps est une insulte au maillot, au football et pire, à l'évènement planétaire qu'est la Coupe du Monde. L'attitude de cette "équipe" va à l'encontre de toutes les valeurs fondamentales du sport collectif : faire bloc, le don de soi et par dessus tout, aller au charbon pour son coéquipier. Porter le maillot tricolore avec ses camarades doit être un honneur et un privilège. A voir ces millionnaires se traîner sur le pré, on dirait un fardeau plus qu'autre chose. Triste constat pour un pays qui se veut symbole de fraternité et d'unité.

Cette équipe de France (elle n'est certainement pas la seule) est véreuse, dissoute par l'argent et les egos surdimensionnés de gamins starisés. Ces joueurs égoistes sont le reflet d'une jeunesse nourrie au star-system, pour qui les valeurs du sport sont la notoriété et la richesse.
Sur le terrain, on voit des joueurs individualistes qui veulent prouver qu'ils pissent plus loin que les autres. Ribéry récupère la balle, drible 5 joueurs adverses et se fait piquer le ballon 10 mètres plus loin alors que plusieurs de ses coéquipiers sont démarqués. C'en est devenu lassant. Aucune tactique, des querelles internes qui viennent brouiller le collectif, une défense inexistante. Au final, des matchs nuls (dans tous les sens du terme) et des victoires concédées sur un plateau d'argent. S'il ne veulent pas jouer collectif qu'ils se mettent au ping-pong, ou au cyclisme! (Après tout, Domenech les y a bien entraînés lors de leur préparation à Tignes)

Non contents de décevoir sur le terrain, les Bleus s'acharnent à ignorer les fans, dans une attitude dédaigneuse à gerber. IPod vissé les oreilles, PSP en marche (j'ose espérer qu'ils travaillent leur tactique sur FIFA 2010), ils sautent de leur bus aux vitres fumées pour se réfugier dans leur hôtel, sans même jeter un regard aux supporters qui ont parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour les soutenir. Ont-ils oubliés que leurs millions sortent de la poche des spectateurs? Jean-Luc Mélanchon (président du bureau national du Parti de Gauche) déplorait récemment sur RTL ce spectacle où "des RMIstes applaudissent des milliardaires" (La vidéo ici). Ces smicards qui achètent des maillots de foot à 100€ (!) dans l'espoir de les faire signer par leurs idoles rentreront chez eux la tête basse, désargentés, en possession d'un maillot vierge de toute signature, à l'étoile bien terne.

Entretemps il y a eu les aventures de Rama. Drapée dans ses principes, elle est venue mettre de l'huile sur le feu au moment le moins opportun. Sa sortie sur le train de vie des Bleus à quelques jours du début de la compétition était hors de propos et démesurée. A 600 euros par tête, on est bien loin des sommes astronomiques gagnées par les Bleus (méritées ou non, c'est une autre question). La note est réglée par les fédérations, les deniers de la Républiques sont saufs, hors-jeu pour Rama Yade.

Pourtant la situtation s'est retournée en faveur de la ministre déléguée quelques jours plus tard. Pour le meilleur mais surtout pour le pire. Sa visite en Afrique du Sud a mis à jour l'ingratitude de cette équipe de France pourrie-gâtée. Vexés par les propos de Rama Yade, les Bleus ont tout simplement refusé de la recevoir, lors de la visite d'un township sud-africain. Il me semble que quand on porte les couleurs de la France, il est de son devoir d'accueillir son ministre de tutelle avec respect. On appelle ça avoir des bonnes manières. Quand on voit le dédain dont font preuve les joueurs pour notre hymne, on abandonne tout espoir de voir les valeurs de la France défendues par les hommes de Domenech.


En ces temps difficiles où tout le monde se pose des questions sur l'avenir de la France et l'identité nationale, on espérait au moins pouvoir se réunir derrière les Bleus. C'est raté. Tout n'est pas perdu, il reste encore un match. Mais le coeur n'y est plus. On va pouvoir se concentrer sur la réforme des retraites.

Edit: Les propos d'Anelka avec le maillot Bleu sur le dos, le comportement de caîd de Ribéry et leur attitude désinvolte sont le dernier clou dans le cercueil de la réputation de cette équipe de France déjà déshonorée. Ces divas venues chercher les acclamations repartiront sous les huées, et c'est tout ce qu'ils méritent! Rideau sur l'équipe de France, place au beau jeu et la fraternité entre les peuples. La Coupe du Monde peut enfin se dérouler dans les conditions que l'on attend.

PS: Merci à Tristan pour sa contribution et son analyse du "jeu" français.

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