
6h30 : Deux évèmenents ont interrompu mon cycle de sommeil paradoxal. Tout d'abord, une volée de photons émis 8 minutes plus tôt par une étoile composée d'Hélium et d'Hydrogène située à 150 millions de km est venue chatouiller mon globe oculaire. L'impulsion électrique déclenché est alors venue informer mon cerveau du début du cycle diurne du nycthémère. Quelques minutes plus tard, mon appareil de communication cellulaire a produit une série d'ondes sonores de fréquences variées arrangées en mélodie qui, par l'intermédiaire de mon tympan, ont envoyé un second signal électrique à mon cerveau, achevant ainsi de m'extraire de mon sommeil.
7h00: Après avoir fait chauffer mon bagel par l'intermédiaire de radiations infra-rouge produites en faisant passer un courant électrique à travers un alliage nickel-chrome en bobine, j'ai alors entrepris d'y étaler une préparation laitière douce et crémeuse au moyen d'un outil tranchant dont l'usage remonte à plus de 25.000 ans. J'ai ensuite éliminé les peaux mortes et autres bactéries de mon épiderme avec un liquide composé de molécules amphiphiles d'hydroxydes de sodium et d'acides gras.
7h40: Un coup d'oeil à l'affichage à cristaux liquides de ma montre-bracelet dont la régulation est assurée par un oscillateur à quartz à 32.768 hertz me fait réaliser que je suis en retard. Je verrouille la porte de notre appartement grâce à notre serrure de Yale dont les ressorts hélicoïdaux maintiennent en place les pistons qui assurent le verrouillage, dévale les escaliers, et me retrouve sur la partie bétonné réservée aux piétons sur le coté de la voie de circulation.
7h45 : Je traverse la chaussée en toute sécurité grâce au dispositif lumineux de régulation du trafic routier. Quelques minutes plus tard, une unité de transport en commun urbain à traction électrique arrive et m'emmène vers le chemin de fer interurbain souterrain. Mon dernier moyen de transport sera une véhicule affecté au transport urbain de voyageurs actionné par un moteur à explosion.
8h30: Arrivé à destination, ma carte magnétique à encodage normalisé me donne accès au dispositif de déplacement vertical à actionnement hydraulique, puis à mon bureau. Une pression de l'index délivre un courant de 110V dans l'unité centrale de mon ordinateur et réveille le processeur cadencé à 1GHz. Les cathodes en forme de lentilles trouées situées dans le tube cathodique du périphérique de sortie visuel créent alors un champ magnétique accélérant des électrons qui viennent frapper l'écran sur lequel est déposée une couche électroluminescente réagissant au choc de ces électrons. Au boulot!
13h00 : 90 secondes suffisent à réchauffer ma ratatouille grâce à l'oscillation des molécules d'eau dont le vecteur de polarisation électrique s'oriente passivement dans le champ électromagnétique alternant du rayonnement micro-onde.

23h00 : J'actionne l'organe de commande qui ouvre le circuit électrique qui alimente ma lampe de chevet. L'incandescence du filament de tungstène par effet Joule cesse. Les derniers photons rencontrent la membrane de peau mobile qui couvre mes yeux. Aucun afflux électrique ne vient titiller mon nerf optique. Peu de temps après, l'activité électrique de mon cerveau reprend de plus belle, mon néo-cortex s'emballe. Je rêve.
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